Le GIPAG repart en croisade contre l’ULM, on a l’habitude, c’est un besoin récurrent chez eux.

Le GIPAG ne compte (cf. gipag.fr) plus que 4 adhérents effectuant du travail aérien, ils étaient 6, il y a 3 ans. Pas un ULM dans les flottes de ces 4 sociétés, que des appareils certifiés d’ancienne génération, enfin, d’ancienne génération…, on pourrait presque dire anciens tout court, vu le nombre qui comptent 40 ou 50 ans depuis leur sortie d’usine : Beech 90 de 1967, Cessna 177 de 1976, Partenavia de 1975…
Ces vedettes des salons du Bourget des années 60/70, excellents à leur époque, sont encore très bons aujourd’hui, mais depuis, des constructeurs de très haut niveau ont conçu des ULM très performants, très fiables, plus économiques, plus silencieux, et 4 à 10 fois moins énergivores.

Et, comme les clients sont de plus en plus attentifs à l’impact carbone et au budget des prestation, eh bien les bons vieux mono et bimoteurs certifiés qui coutent de plus en plus cher en carburant et en entretien, forcément, ils passent de moins en moins bien sur certains marchés. Et entre deux lettres de rejets de leurs offres, les membres du GIPAG qui n’ont pas encore compris ça, passent leur temps à se fâcher tout rouge contre l’ULM au lieu de se remettre en question. 😊

Le GIPAG c’est aussi une trentaine d’ateliers de maintenance et comme il y a maintenant bien plus d’ULM que d’avions certifiés, certains aimeraient bien voir la règlementation imposer aux ULM de passer par leur tiroir-caisse. On ne peut pas leur reprocher d’essayer, le lobbying c’est une façon de faire du commerce.

Mais bien sûr, personne, n’est dupe des manœuvres du GIPAG et de ses arguments alarmo-opportuni$te : Vouloir imposer sa vision d’une nouvelle règlementation ULM quand on fait ZERO heures de vol par an en ULM, ç’est un peu comme Vladimir Poutine proposant de réécrire la déclaration des droits de l’homme… .

Surtout quand les statistiques démontrent que les ULM avec leurs système déclaratif, leur cadre d’entretien basé sur les programmes constructeur et leur exploitation dans le cadre d’un manuel d’activités particulières ont des résultats enviables comparés à ceux du certifié : Dans la catégorie Type d’exploitation : Photographies aériennes, sur les 25 dernières années, le BEA recense 15 accidents impliquant 17 appareils : 12 appareils certifiés (70 % des cas) ; 3 ULM (17 % des cas) ; 2 drones (13 %) : limpide !

Restons objectifs, il y a des choses perfectibles sur la règlementation des activités commerciales en ULM : elle date de 1991, le moment est venu de la faire évoluer : augmenter encore la sécurité des vols avec passagers et tenir compte de l’évolution des ULM, encore bien plus fiables et performants qu’au début des années 90.

La FFPLUM et le SNPPAL font leurs propositions en ce sens à la DGAC. Avec des adhérents qui réalisent EUX, des dizaines de milliers d’heures par an d’activités commerciales en ULM ce sont des interlocuteurs autrement plus représentatifs et compétents sur le sujet que le GIPAG.

Jean-Luc Kayser
Co-gérant de L’Europe vue du ciel